Je ne suis pas encore prête de mettre fin à mon obésité.
Pourquoi suis je devenue obèse plus ou moins volontairement, pourquoi suis je à ce point addict aux nourritures de préférence gras et sucré (salé, c'est pas trop mon truc) ?
Je suis d'accord avec toi, Francesca, il y a le choc émotionnel, il y a le besoin de se protéger des "prédateurs". Il y a aussi la peur d'assumer la sexualité, la peur de ne pas se sentir exister, c'est viscérale. Et quand je dis "c'est viscérale", c'est très bien nommé, c'est profond, coriace, insensible à mes raisonnements.
J'avais parlé avec mon chéri cette semaine. J'ai appris que quand il est stressé, lui, il a mal entre les omoplates. Ca m'a surprise, car je n'ai jamais eu mal en cet endroit quand je suis stressée. Quand je suis angoisées, nerveuse, tout se passe au plexus solaire (entre le foie et l'estomac), ça devient très douloureux, une impression d'être asphyxié par là bas, ce qui fait que je respire par le haut des poumons. Tout se passe au ventre : joie, peine, colère, réconfort, etc....Comme si mon ventre, c'est le noyau central pour mon être corporel
Même si je prends conscience que je ne respire pas bien 24h/24 tous les jours de ma vie, et que j'essaie de mieux respirer profondément, c'est comme chasser le naturel, et ça revient au galop !
Quand je fais le régime (j'en ai fait plein dans ma vie, surtout du weight watcher) , passé le cap euphorie et fierté d'avoir perdu plus de 10, 15 kilos, je découvre alors l'angoisse. Je me sens subtilement, mais de façon de + en + insoutenable, "mise à nue", "en danger", "menacée". Trop jolie ? trop féminine ? j'en peux plus, et paf, je reprends tous les kilos perdus en un temps record avec en prime quelques kilos de plus !
Bref, j'ai décidé de ne plus mincir jusqu'à ce que je me sente vraiment prête à vivre mince pour de bon, à perpète !
Pour l'instant, je ne suis pas prête. Je pèse 120 kilos pour 168 cm, je bressens les effets d'obésité, mais bon...cependant j'ai compris que c'est grâce à l'obésité que j'ai pu tenir debout jusqu'à maintenant. Saurais je me tenir debout si l'on m'arrachait l'oébésité ? Pas encore, enfin, je ne crois pas...un jour, j'ose espérer. Heureusement que mincir n'est plus ma priorité, ma priortité c'est de me sentir bien, de mieux vivre en acceptant ce que je suis, donc d'être très grosse, et me sentir cependant jolie, vraiment jolie, féminine, vraiment féminine, braf mieux me reconsidérer, avec beaucoup de tendresse, d'affection, de pardon, et encore encore encore, jusqu'à ce que dans le fond de mes tripes (c'est encore bien nommé "tripes"), je ne ressente plus ce cri insoutenable lié à mon traumatisme d'enfance "J'ai peur que tu ne m'aimes plus ! J'ai peur que tu me trahisse une fois de plus ! Que tu m'abandonnes une fois de plus !"
Je crains fort bien que tout cela me demandera plus qu'une vie entière, mais bon, c'est la vie, et c'est mieux que d'essayer à s'aimer au lieu de pleurnicher sur son sort en disant "ça sert à rien, tout est perdu d'avance !"
Je suis obèse, unique, sur la voie du vrai pardon et tendresse envers soi même, pour qu'un jour, je mincisse de façon naturel, sans effort, enfin, si Dieu le veut !